Les pleins pouvoirIl est Président de l'UMP, Ministre de l'intérieur, Président du conseil général des hauts-de-seine, Député de la circonscription de Puteaux-Neuilly, Conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine, Président de l'EPAD… Je veux bien croire qu’il soit dynamique, mais à ce point, c’est surhumain. Ce cumul, il me semble important de le souligner, lui confère des pouvoirs qui s’apparentent à celui d’un régime totalitaire. En effet, "en tant que ministre de l'intérieur, il peut avoir connaissance d'affaires mettant en cause le parti politique qu'il dirige, l'UMP, et peut exercer une autorité sur le département dont il est le président. Ainsi, dans l'hypothèse où un juge voudrait perquisitionner les bâtiments du Conseil général des Hauts de Seine, dirigé par Nicolas Sarkozy, c'est M. Sarkozy, ministre de l'intérieur qui aurait autorité pour éventuellement refuser au juge en charge de l'instruction la remise des pièces à convictions saisies par la police". Une question que je me pose : s’il était élu Président de la République, cumulerait-il ce mandat avec les autres ? Je pense que nous pouvons avoir de légitimes inquiétudes concernant ce point, surtout venant d’une personne qui souhaite faire émerger la "réalité du leadership présidentiel".
Lois liberticidesSous couvert de "menaces terroriste d'une très haute intensité" (ça me rappelle Bush et les ADM en Irak), Sarkozy fait passer de plus en plus de lois liberticides. Ce qui lui valu d’ailleurs le
prix Orwell pour l'ensemble de son œuvre (En 2001, c’est Charles Pasqua, alors Président, lui aussi, du Conseil Général des Hauts-de-Seine, qui avait remporté le titre pour avoir approuvé sans concertation préalable, un plan de déploiement de caméras de vidéosurveillance dans les 87 collèges et lycées du département). Je ne vais pas dresser une liste exhaustive de ces lois, mais je vais tout de même en rappeler quelques-unes. Tout d’abord, Sarkozy souhaite installer des caméras "dans le métro, les aéroports, les gares", à Paris comme en province, "autoriser les lieux de culte et les grands magasins à la développer sur leurs trottoirs", et également donner la possibilité aux préfets de l'imposer "dans les lieux sensibles" (Souriez, vous êtes filmés !). De plus, en cas d'interpellations sur des dossiers terroristes, il propose de porter la garde à vue de quatre à six jours. "Autres mesures : un renforcement des contrôles sur les liaisons téléphoniques, sur Internet et sur les déplacements à l'étranger. Les opérateurs de téléphonie mobile auraient l'obligation de conserver pendant un an les données de connexion des téléphones portables. Idem pour les connexions Internet". "Les déplacements internationaux seront soumis à un contrôle plus strict. Les personnes se rendant dans les pays sensibles (Pakistan, Afghanistan, Irak, etc.) feront l’objet d’une surveillance accrue. Les compagnies ferroviaires, aériennes et maritimes seront tenues de pouvoir fournir aux policiers les données personnelles des voyageurs : leurs nom, prénom, adresse, téléphone, date de naissance et profession".
Enfance cloturée !Comment justifie t’il tout ça : "L'exigence, c'est d'adapter en permanence nos dispositifs à l'évolution de la menace" et "d'être en permanence en anticipation". Ne vous faites pas d’illusion… lorsqu’il parle d’anticipation, il voit large. En effet, à travers le plan de prévention de la délinquance, il souhaite détecter, dès l’âge de 3 ans, les "troubles comportementaux" de l’enfant. (
pétition ici). Ainsi, les intégristes de 5 ans ne pourront plus diffuser leurs messages subversifs (sic).
Sarkozy veille. Concernant les collégiens, les élus de la majorité du Conseil général des Hauts-de-Seine ont adopté le protocole présenté par Nicolas Sarkozy, permettant l'installation "à demeure" d'un policier dans 12 collèges à partir du 1er mars (
pétition ici). Si l’on ajoute à ça la volonté de Sarkozy de
libéraliser le système éducatif, on a une bonne vue d’ensemble de la société qu’il veut nous proposer (de grès ou de force).
Liberté d'expression ?Concernant la liberté d’expression, il a dit des mots très justes au moment de l’affaire des caricature de Mahomet : "Je préfère l'excès de caricature à l'excès de censure". On s’en est bien rendu compte, notamment lorsqu’il menaça Henri Emmanuelli en lui criant : "Fais gaffe à toi, fais gaffe, fais bien attention à toi !", ou encore lorsqu’il promit de nettoyer la cité des 4000 au "Karcher" (Michel Habig, maire UMP, préfère quand à lui le lance-flamme), ou encore, répondant à une habitante de la cité qui aurait employé la première ce vocable, qu’il allait la "débarrasser" de la "racaille". Cependant, lui qui dit préférer l'excès de caricature à l'excès de censure ne s’est pas gêné pour poursuivre en justice le groupe "Sniper" ou "la Rumeur" (Le député UMP Grosdidier semble depuis avoir pris le relais, avec zèle)… Son amour pour la liberté d’expression ne l’a pas non plus empêché de convoquer Vincent Barbare (président-directeur-général des Éditions First) au ministère de l'Interieur où il le menaça de "foudres judiciaires et variées" s’il publiait le livre de Valérie Domain sur sa femme. En 2005, il contraint Act Up, par personnes interposées, à retirer les affiches l’assimilant à Le Pen. Pourtant, ce fut lui qui dit, lors d'un trajet à Aurillac, devant des journalistes : "Je ne vise pas l'électorat du FN, je l'ai déjà".
Les médias aux ordresAu niveau des
médias, le constat n’est pas rassurant non plus. Jean-Pierre
Elkabbach a demandé conseil à Nicolas
Sarkozy au sujet du recrutement d’un journaliste politique chargé de suivre l'UMP. Interrogé sur cette affaire, le ministre a répondu : "bien sûr. (…) J'ai été ministre de la Communication. Je suis ça de près, ça fait partie du travail politique. (…) Si vous saviez. Il n'y a pas qu'Elkabbach qui fait cela…". (Inquiétant). Du coup, certains médias en viennent à pratiquer l’autocensure. Dans un article, Paris-Match ôte une phrase que Yannick Noah a probablement dite : « Si Sarkozy passe, je me casse ! ». La Sacem censure "
Tous les tizenfants", une chanson du groupe formé par Polémix parodiant Sarkozy… et il ne s’agit là que de ce dont nous sommes au courant. Son mépris envers la liberté d’expression est similaire à celui qu’il a envers la
démocratie.
Séparation de pouvoirs ?Ensuite, je vais aborder un point qui n’est pas le moins important : la séparation des pouvoirs. En 2003, Sarkozy fit un meeting politique à l´
Ecole Nationale de la Magistrature pour les convaincre de la légitimité de sa politique. Suspect… ne trouvez-vous pas ? Toujours en 2003, il demanda à faire ouvrir, dans la précipitation, en outrepassant à nouveau ses prérogatives, une
salle d'audience dans l´aéroport de Roissy pour le contentieux des étrangers. En 2005, Sarkozy abusa à nouveau de ses fonctions en affirmant, devant des officiers de gendarmerie, que le juge ayant prononcé la libération conditionnelle de Monsieur Gateau, devait "
payer" son erreur. Depuis plusieurs années, le gouvernement s´attaque à des
principes fondamentaux de notre système judicaire, notamment avec la loi Perben II qui s’inspire des
projets de Sarkozy. Vous ne savez pas ce qu’est la loi Perben II ? Jetez donc un coup d’œil sur les liens suivant :
Politis,
L'Express,
Passant Ordinaire… vous comprenez maintenant pourquoi le syndicat de la magistrature dénonce Sarkozy de rêver d´une
justice divine. Toujours pas convaincu ? Regardez donc
un exemple de ce que permet la loi Perben II. Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas !
Sarko le démagoOn qualifie souvent le discours de Sarkozy de populiste… mais démagogique serait plus approprié. Ceci est mis en évidence, par exemple, quand il entretien le flou sur la contribution des "mafias" après les émeutes de novembre, alors que les RG rapportent qu’il s’agit d’une d’une "forme d’insurrection non organisée (…) sans caïds ni intégristes". Quand les RG identifie les causes des émeutes comme étant née d'un "sentiment d’injustice" et d'un "manque criant d’intégration", Sarkozy, lui, s’en prend aux "bonnes consciences", en estimant que "le peuple" a quitté une gauche qui "ne le comprend pas" et "ne parle pas" comme lui… Notre ministre de l’intérieur ne trouve rien de mieux, pour se disculper du contraste entre son analyse et celle des RG, que de dire que le rapport des RG : "c’est moi qui l’ai commandé et c’est moi qui l’ai eu dans son intégralité"… Décidemment, il nous prend réellement pour des billes !
Après tout cela, laissez moi penser que ses projets de "discrimination positive" (qui ont fait la preuve de leur inefficacité aux Etats-Unis), sa volonté de dénoncer "les effets pervers de l’actuel ISF" (dixit Sarkozy), ou encore sa décision de permettre "à ceux qui veulent travailler plus de gagner plus", sont la porte ouverte à un nombre grandissant d’injustices.
Vous n'êtes toujours pas convaincu du caractère fasciste de Sarkozy ?Quel est le point commun entre les personnes suivantes,
toute membres d'un parti dont il est président (l'UMP)...
-Alain Madelin (Démocrate Libérale ; Député UMP)
-Gérard Longuet (Sénateur de la Meuse ; Membre de l'UMP)
-Patrick Devedjian (Conseiller politique de Nicolas Sarkozy ; Député UMP)
-Hervé Novelli (Député UMP)
-Claude Goasgen (ami de Sarkozy ; Député UMP)
-Jean-Jacques Guillet (Député UMP)
Tous anciens militants d'
Occident, un groupuscule fasciste.
Les personnes suivante en étaient également membres :
-Pierre Sidos (Fils d'un partisan du régime de Vichy)
-William Abitbol (Eurodéputé ; Souverainiste Pasqua–De Villiers)
-Dominique Chaboche (vice-présidents Front National)
-Pierre Pasqua (fils de Charles)
-Jacques Bompard (Ancien FN ; Aujourd’hui MPF)
-François Duprat (Front National)
Qu’on se le dise : l’UMP ne risque pas l’infiltration de l’extrême droite… puisqu’il s’agit d’un partis d’extrême droite… Ces assassins de l’humanisme en col cravate, usant de savants sophismes, pensent être hors de tout soupçon… mais comme dirait l’autre, on peut tromper une fois mille personnes...
Le mois de mars ne montra que les prémisses du combat que nous avons à mener.
Joli mois de mai...