Octobre 61...le massacre des oubliés

Début octobre...Maurice Papon (oui mesdames et messieurs...lui même en personne) présent préfet de police déclare haut et fort :

Dans le but de mettre un terme sans délai aux agissements criminels des terroristes, des mesures nouvelles viennent d'être décidées par la préfecture de police. En vue d'en faciliter l'exécution, il est conseillé de la façon la plus pressante aux travailleurs algériens de s'abstenir de circuler la nuit dans les rues de Paris et de la banlieue parisienne, et plus particulièrement de 20h30 à 5h30 du matin. (...)
D'autre part, il a été constaté que les attentats sont la plupart du temps le fait de groupes de trois ou quatre hommes. En conséquence, il est très vivement recommandé aux Français musulmans de circuler isolément, les petits groupes risquant de paraître suspects aux rondes et patrouilles de police. Enfin, le préfet de police a décidé que les débits de boissons tenus et fréquentés par les Français musulmans d'Algérie doivent fermer chaque jour à 19 heures .

Cet arrêté démontre bien la nature raciste de notre belle France durant les 60's (encore maintenant mais faut pas le dire...chut...).

Le 17, une manifestation de masse est organiser par le F.L.N. pour lutter contre ce couvre-feu inadmissible pronnoncé par le soit disant Etat des Droits de l'Homme (foutaises...).
Cette manifestation pacifique tourne au drame grâce à nos amis les policiers (ironie tu es ma plus fidèle amie...), planqué au petit matin tel des chiens en chasse, ils sortent de leur maccabre embuscade pour enchainer un peuple déjà mille fois persécuté, femmes, enfants, vieillards et jeunes hommes sont parqués tels les animaux pour lesquels les "Forces du désordre"(Police je t'aime) les prend, palais des Sports, Parc des Expos, Stade de Coubertin etc, voient s'entasser des familles entières d'algériens. Ceci n'est que le début de 4 jours noirs de terreur et rouge du sang de nos frères d'Algérie. Des centaines d'algériens meurent, chaques jours battus à mort par la police.

Une petite analogie peut être faite...Papon...rafles...du déjà vu à mon gout, nouvelles victimes, même boureau...30 ans après la leçon n'est pas retenue, Octobre 61 tombe dans l'oublis car au fond, ce ne sont que quelques centaines de "sales arabes" qui ont été massacrés (à prendre au 400000eme degré bien sûr).


N'oubliez pas ce que l'Etat tente de faire oublier...Hitler l'as fait...De Gaulles aussi...

Ce soir, même le Ricard a un gout amer...

Je suis assis, devant mon pc, une bougie Colonial Homescents (quelle triste coincidence) dont la flamme vascillante éclaire ce qui m'entoure...
Triste soir de 17 Octobre, où le poids du passé te ratrappe comme lorsque l'on te rend une copie où tu as fait n'importe quoi...cela tu le regrette, tu te dis que tu n'as pas pu faire de ton mieux par manque de détermination... Octobre 61, triste journée où deux cents indépendantistes issus de générations de torturés se sont fait assassiner impunément par la Milice fasciste. Ce jour pluvieux ne devrait jamais être oublié, il sombre dans l'esprit des gens comme un radeau en pleine tempête. Cette tempête causée par le mercantilisme et l'individualisme, qui sèment cette misère mentale aux quatres vents. Non, plus rien ne sera jamais pareil, plus rien ne pourra plus jamais être pareil...

Ainsi il est facile de se dire que les choses ont changé... Mais les problêmes continuent paisiblement leur vie tranquille, se déplacent tranquillement vers les pays morts, d'autres les remplacent. Nous devrions ne pas laisser faire. Peut-être que lorsque nous ressentirons une légère honte comme avec notre note, il sera trop tard pour faire machine arrière...

Bonne soirée à tous, puissiez vous vivre paisiblement tant que vous n'êtes pas rattrapé par le poids du passé...Ce soir est une nuit brumeuse, sans étoiles, un disque blanc voilé par les nuages, 17 Octobre 2005, 44 ans déjà...

L'Etat assassine, dans le silence de la censure mais il assassine...
Il ne faut pas oublier, nous n'avons pas le droit d'oublier que l'Etat français il y as 44 ans a assassiné sans que personne ne s'en souvienne maintenant.
Il faut que l'Etat reconnaisse sa culpabilité dans ce drame, que les victimes de cette journée soient enfin reconnues.

Victimes innocentes encore et toujours, comme hier comme aujourd'hui...